LA LONGÉVITÉ EN PLEINE SANTÉ C’EST POSSIBLE !

On associe souvent la jeunesse à la santé et la vieillesse à la maladie. Or, on peut paraître ou se sentir vieux à 30 ans comme paraître et se sentir jeune à 70 ans. Le passage des années n’est donc pas systématiquement synonyme de maladie. Les “maladies de vieillesse” ne seraient donc pas intrinsèquement liées à l’âge mais à l’usure, à l’altération, à la détérioration, à la dégénérescence de l’organisme.

L’ÂGE CHRONOLOGIQUE N’EST PAS L’ÂGE BIOLOGIQUE

Non l’âge n’est pas synonyme de maladie, c’est pourquoi nous considérons qu’il est judicieux de distinguer l’âge chronobiologique, qui n’est là que pour attester le passage du temps, de l’âge biologique qui nous donne une indication sur l’état de notre corps et qui nous indique si nous vieillissons plus vite ou plus lentement que notre âge. Le vieillissement – au sens d’usure, d’altération, de détérioration ou de dégénérescence – sera plus ou moins rapide d’un individu à l’autre, et cela en fonction de plusieurs paramètres. Bonne nouvelle : nous pouvons agir sur ces paramètres. Si un véhicule s’use plus rapidement lorsqu’on lui fournit un mauvais carburant, lorsqu’il s’encrasse à cause d’un mauvais entretien, et lorsqu’on en fait mauvais usage, il en va de même pour le corps. Le corps se dégrade si on lui apporte une nourriture de mauvaise qualité (mauvais carburant), s’il accumule plus vite de déchets qu’il ne peut en évacuer (encrassement), et s’il est sursollicité ou sous-sollicité (mauvais usage). Qu’entend-on par sur-sollicitation et sous-sollicitation ? La sur-sollicitation et la sous-sollicitation peuvent être de l’ordre du plan physique (ex : activité sportive, digestion etc.) comme du plan intellectuel, psychologique ou émotionnelle (ex : cogitation mentale, rumination etc.). Si la sur-sollicitation provoque l’épuisement, la sous-sollicitation provoque l’atrophie. Dans les deux cas, le corps s’use, autrement dit il dégénère. Faire bon usage de notre corps consisterait à trouver l’équilibre entre l’action et le repos, car nous avons besoin des deux. En prenant soin de ces paramètres nous pouvons ralentir la vitesse du vieillissement. 

Si on considère qu’un corps qui dégénère c’est un corps qui vieillit, peut-on alors affirmer qu’un corps qui se régénère est un corps qui rajeunit ? En réalité, le corps est bien plus qu’une voiture, car contrairement à la machine, le corps contient ce flow mystérieux qu’est la Vie ! Et c’est cette vie qui est en nous qui nous offre ce fabuleux pouvoir de régénération qu’une voiture n’a pas. La régénération se définit comme la reconstitution des tissus organiques lésés chez les êtres vivants, et elle s’apparente au processus de renouvellement cellulaire. Force est de constater que certaines personnes “renverse le cours du temps”, lorsque des personnes retrouvent la coloration de leurs cheveux grisonnants, lorsque des personnes voient disparaître l’arthrose, le diabète, l’hypertension, lorsque des personnes récupèrent une mobilité jadis perdue etc. Il est donc possible d’agir sur notre âge biologique à défaut de pouvoir le faire sur notre chronologique. Et cette vie est nous, nous avons la possibilité de la nourrir au travers le lien social, avec le contact de la nature et en développant sa spiritualité.

QU’EN EST-IL DE LA LONGÉVITÉ ?

Le Prix Nobel de médecine Alexis Carrel affirmait la chose suivante : “une cellule bien hydratée, bien nourrie, bien débarrassée de ses déchets se renouvelle perpétuellement”. Dans une expérience in vitro, ce biologiste français a réussi à maintenir en vie des cellules du tissu cardiaque de poulet pendant 28 ans alors que l’espérance de vie d’un poulet est entre 5 à 10 ans. Cette expérience a ouvert des réflexions sur la longévité. Cela nous amène aussi à considérer l’importance du milieu dans lequel baigne nos cellules, donc de l’importance de prendre soin de notre terrain grâce à nos choix de vie. En effet, si notre longévité est modulée par l’influence de nos gènes, elle ne l’est qu’à hauteur de 20 à 30 %, le restant est déterminé par nos croyances, nos choix de vie, et notre environnement. Cynthia Kenyon, une chercheuse de l’université de Californie, a réussi à modifier l’activité d’un gène affectant la longévité sur une souris, une mouche drosophile et un Caenorhabditis elegans (un petit vers). Les trois espèces ont vu leur longévité s’étendre. Mais des expériences effectuées sur le rat-taupe nu, le requin du Groenland et le ver C. Elegans ont montré le prolongement de la longévité sans manipulation génétique, simplement en leur appliquant un régime alimentaire appauvri en calories. Encore une fois, cette expérience nous montre que nous avons le pouvoir d’agir sur notre longévité et qu’il suffit de faire certains choix de vie. 

Mais longévité n’est pas toujours synonyme de bonne santé. Nous pouvons vivre longtemps mais avec une période plus ou moins importante de maladie. Pendant des années, nous avons assisté à une augmentation continue de l’espérance de vie dans les sociétés modernes mais cela s’est accompagné également d’une explosion des maladies chroniques. Le progrès médical nous a en effet permis de vivre plus longtemps mais avec une période de maladie importante. Selon une étude britannique, le nombre de personnes de plus de 85 ans souffrant de quatre maladies ou plus devrait doubler d’ici 2035¹ et deux tiers des personnes âgées présenteront des troubles cognitifs, une démence ou une dépression avec un diagnostic de plus en plus élevé de cancers et de diabète. Or ce qui va nous intéresser, c’est bien la longévité en pleine santé. Est-ce possible ? Oui c’est ce que nous montre les Blues Zones (que nous allons aborder plus loin dans ce magazine) où vivent de nombreux centenaires qui ne connaissent que très peu la maladie. La longévité en pleine santé c’est possible ! 

Source¹: Andrew Kingston et al., “Projections of Multi-morbidity in the Older Population in England to 2035: Estimates from the Population Ageing and Care Simulation (PACSim) Model”, Age and Ageing 2018.

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