“LA MALADIE N’EXISTE PAS” : UNE AUTRE DÉFINITION DE LA MALADIE ET DE LA SANTÉ

Nous ignorons trop souvent le pouvoir des définitions. Elles sont comme des filtres, des lunettes qui peuvent conditionner nos perceptions et par conséquent nos choix. 

LA MALADIE AU SENS CONVENTIONNEL

Les dictionnaires s’accordent à définir la maladie comme étant une “altération de la santé”. Dans cette définition, la notion de maladie s’oppose donc à la notion de santé. La maladie est perçue comme un dysfonctionnement qui se traduit par des symptômes. 

Dans ce modèle interprétatif conventionnel :

  • Le dysfonctionnement a une origine génétique ou aléatoire,
  • Le corps manifeste des réactions qui agissent contre nous : c’est l’école du “Corps con”, à savoir la théorie d’un corps qui n’est pas intelligent et qui disjoncte, 
  • Les symptômes sont synonymes de maladies : par exemple, lorsqu’une personne a des symptômes de fièvre ou de rhume, elle dit souvent “je suis malade”,
  • Les symptômes génèrent de la douleur et de l’inconfort donc ils sont généralement synonymes de souffrance,
  • La maladie a donc une connotation négative.

Dès lors, il est donc tout à fait logique, dans un monde où nous cherchons en permanence le confort et l’absence de douleur, que notre modèle médical cherche à tout prix à supprimer les symptômes, et pense ainsi légitimement guérir les maladies. Toutefois, disparition n’est pas toujours synonyme de guérison ! Ici, nous pensons qu’il s’agit d’une interprétation erronée des résultats car lorsqu’on supprime le symptôme sans résoudre la cause, il ne s’agit pas d’une véritable disparition au sens de guérison, mais uniquement d’une mise sous silence par le biais de procédés artificiels. De surcroît, dans un modèle qui pense que le corps dysfonctionne de façon aléatoire ou que la maladie relève de la fatalité, l’être humain croit que seule l’intervention humaine artificielle ou mécanique permet de corriger le corps et la nature défectueux. Or le refoulement artificiel des symptômes ne fait qu’aggraver la situation, tout en donnant l’illusion d’améliorer la santé. Cette logique exclut ainsi l’intelligence auto-réparatrice du corps, lorsqu’on lui fournit les bonnes conditions.

Cette vision nous invite à combattre les maladies, à rentrer dans un esprit de guerre contre quelque chose, notamment et presque uniquement en combattant les symptômes : antidouleurs, antibiotiques, anti-histaminique, anti-cholestérol… Autant de traitements chimiques pour faire taire le symptôme mais impliquant si peu d’efforts et de remise en question intérieure de notre part.

NOTRE NOUVELLE DÉFINITION DE LA MALADIE

Et si nous changions de regard sur la maladie, comme une invitation à changer de vision sur notre manière de nous soigner ? En langue des oiseaux, la maladie s’entend comme le “mal a dit”, autrement dit ce qui nous fait mal (la douleur) nous envoie un message. La maladie se perçoit alors comme un signal qui exprime un message par le biais des symptômes

Dans ce nouveau modèle interprétatif :

  • Les symptômes n’ont pas d’origine aléatoire car ils sont toujours liés à une cause, 
  • Les symptômes ne représentent pas des dysfonctionnements d’un corps qui se retourne contre nous : c’est l’école du “Corps intelligent”, à savoir la théorie du corps qui met en place uniquement des mécanismes d’adaptation ou compensatoires intelligents en réponse à des perturbations physiques, émotionnelles ou environnementales afin d’assurer son adaptation ou sa survie par exemple,
  • Les symptômes ne sont pas synonymes de maladies, ils sont plutôt synonymes d’expression de la santé et de la vie en nous,
  • Les symptômes ne sont pas systématiquement synonymes de souffrance car la souffrance est notre perception subjective de la douleur (lire encadré).
  • La maladie a une connotation neutre, voire positive.

Dans cette nouvelle définition, les symptômes sont des signaux mais aussi des mécanismes compensatoires, adaptatifs et régulateurs qui ne s’opposent pas systématiquement à la santé. Par exemple, lorsque notre hygiène de vie est trop acidifiante et crée un déséquilibre de notre pH, notre corps va mettre en place un mécanisme compensatoire qui consiste à puiser dans ses réserves minérales alcalines pour ramener et maintenir la valeur du pH dans le sang autour de 7,35 et 7,45. Cet équilibre est vital. Or si nous continuons à mener un mode de vie acidifiant, le corps va épuiser ses réserves minérales alcalines et c’est alors qu’apparaissent l’arthrose ou l’ostéoporose que l’on considère classiquement comme des maladies.

Dès lors, il ne s’agit donc plus de combattre un symptôme mais de décrypter un signal qui nous aide à trouver les causes de nos maux, et à les résoudre. Ces définitions différentes changent radicalement notre réaction vis-à-vis de la maladie : dans l’une il faut combattre contre (esprit de guerre), dans l’autre il faut apprendre grâce (esprit d’apprentissage). Dans notre définition, nous ne parlerons pas “d’altération de la santé”, mais “d’expression de la santé” ou “d’expression de la vie en nous”. Le mal apparent est au service du bien pour nous interpeller et nous guider sur les lois du vivant. 


La différence entre douleur et souffrance

La douleur est une information neutre, elle ne doit pas être connotée de façon négative. Par exemple, si nous nous blessons, notre corps va nous le signaler par la douleur. Ce signal douloureux va nous permettre de localiser la blessure et, le cas échéant, nous permettre de faire ce qu’il faut pour la soigner rapidement. Certaines personnes sont atteintes d’analgésie congénitale, c’est une anomalie rare où le cerveau ne perçoit pas le message douloureux. Ces personnes ont une espérance de vie beaucoup plus courte que les autres. En effet, à tout instant elles peuvent se blesser sans s’en apercevoir. La douleur est donc une information nécessaire, capitale et vitale. A contrario, la souffrance est une perception subjective négative de la douleur. Si la douleur est inévitable pour la majorité d’entre nous, la souffrance est cependant optionnelle. Nous avons le pouvoir de ne pas souffrir si nous le décidons car la souffrance n’est qu’une question de perception.


REDÉFINIR LA SANTÉ

Mais qu’en est-il de la santé ? Il est d’usage de définir la santé par “l’absence de maladies”, ce qui signifie également “l’absence de symptômes” dans notre modèle classique. Cependant, comme nous l’avons vu plus haut, nous pouvons être en bonne santé et avoir des symptômes comme la fièvre, la toux, le nez qui coule etc.. Or, quand le symptôme surgit, il devient une nécessité impérieuse et urgente de le faire disparaître pour “ne plus être malade”. Comme nous l’avons vu, cette approche se traduit souvent par le fait de masquer le signal, donc de faire disparaître rapidement et artificiellement le symptôme, sans résoudre la cause (qui aurait naturellement fait disparaître le symptôme avec de la patience). 

Le risque lorsque l’on fait taire artificiellement les symptômes, c’est qu’on empêche notre corps de mettre en place les mécanismes qu’il estime meilleurs pour lui à cet instant pour s’adapter, se nettoyer ou s’équilibrer. Par exemple, le symptôme de fièvre est un mécanisme du corps qui élève la température pour éradiquer les indésirables, la toux un mécanisme qui évacue les déchets, les vomissements et la diarrhée des mécanismes qui permettent de rejeter ce qui intoxique le corps, etc. Si nous avons de la toux, il serait plus adéquat de penser “j’ai suffisamment d’énergie pour expectorer ce qui doit être éliminé par mon corps” plutôt que de dire “je suis malade”.

C’est pourquoi la santé pourrait se définir pour nous comme la force de l’expression de la vie en nous mais aussi comme notre capacité à nous adapter à l’environnement. Notre niveau d’énergie ainsi que l’étendue de notre capacité adaptative peuvent être alors considérés comme des indicateurs de notre niveau de santé. Nous pourrions également aller plus loin en y ajoutant notre capacité à activer la meilleure expression de nos gènes mais également en évaluant le niveau de déchets dans notre organisme comme indicateurs supplémentaires. Ce sont d’ailleurs les quatre éléments principaux qui constituent pour nous le terrain : la génétique (et son expression dans l’environnement) + la vitalité (la capacité adaptative) + les ressources (le niveau d’énergie) + le niveau de déchets (l’équilibre du milieu intérieur).

Pour conclure, les définitions et les expressions sont très importantes car elles conditionnent notre perception du monde et nos choix. Ainsi, nous ne dirons plus “traiter la maladie” car cela reviendrait à combattre en masquant le symptôme, mais nous dirons “apporter la santé” pour enfin résoudre la cause de l’apparition de tout symptôme.

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