Pendant des années, nous avons fait la guerre au cholestérol, et notamment au “mauvais” cholestérol, car il serait une molécule toxique pour les artères : c’est la théorie du cholestérol. Nous sommes donc partis du principe que plus le cholestérol est bas dans le sang, mieux c’est pour notre santé. Les solutions pour le faire baisser se sont alors succédées : des régimes restrictifs à la prise de traitements anticholestérol. Mais ne nous serions-nous pas trompés de coupable ?
BON ET MAUVAIS CHOLESTÉROL ?
Notre médecine conventionnelle fait la distinction entre :
- le “bon cholestérol” appelé HDL (High Density Lipoproteins), et
- le “mauvais cholestérol” appelé LDL (Low Density Lipoproteins).
En réalité derrière LDL et HDL, on ne parle pas du cholestérol même mais, comme leurs noms anglais l’indiquent, de protéines qui transportent le cholestérol dans le sang. Le LDL est la protéine qui transporte le cholestérol fabriqué par le foie et qui l’amène vers les zones du corps qui en ont besoin. Pour le HDL, c’est le chemin inverse, puisque c’est la protéine qui transporte le cholestérol en excès (ou une partie du cholestérol utilisé) dans l’organisme vers le foie. C’est donc le même cholestérol mais qui n’emprunte pas le même trajet !
Alors pourquoi le LDL aurait pris le rôle du mauvais cholestérol ? La recherche médicale aurait tout simplement constaté une association statistique entre le taux de LDL et le risque cardiovasculaire dans certains pays. Elle en a donc conclu que le cholestérol partant du foie était le responsable de ces maladies. Or cela ne traduit pas systématiquement une relation de cause à effet. Inversement, les chercheurs en ont déduit que le cholestérol présent dans l’organisme qui se dirige vers le foie va notamment permettre de diminuer la présence de cholestérol dans les artères.
L’allopathie est donc partie sur l’idée fixe de faire baisser coûte que coûte ce taux de LDL dans le sang, notamment à l’aide des médicaments anticholestérol, et ce même chez les personnes en parfaite santé. Mais les chercheurs n’ont pas poussé la recherche à la cause des causes, ni tenté de répondre à la question suivante : pourquoi est-ce que le corps déclenche la production de cholestérol depuis le foie vers certaines régions du corps ?
PLUS BAS EST LE TAUX, MEILLEUR C’EST ?
Dans son livre “Cholestérol, mensonges et propagande”, le médecin et chercheur Michel De Lorgeril explique en détails comment tous les essais visant à diminuer le cholestérol pour démontrer la baisse de la mortalité ont été des échecs. Il montre également comment la grande majorité des études montrant une relation entre cholestérol et mortalité ont été biaisées par la violation des règles des essais cliniques, l’interprétation orientée des résultats et les mensonges par omission à cause de conflits d’intérêts financiers.
Deux études libres de tout conflit d'intérêt viennent ensuite perturber la théorie du cholestérol : l’étude OSLO-2¹ et l’étude DART². La première étude montre qu’il n’y a pas de relation entre le cholestérol et l’augmentation des risques de mortalité cardiaque, mais aussi qu’il est possible de réduire les troubles cardiaques et la mortalité en agissant sur le mode de vie. La deuxième étude montre également que pour un taux de cholestérol identique dans différents groupes, le taux de mortalité diffère, et qu’une amélioration de l’espérance de vie a été obtenue indépendamment du taux de cholestérol. D’autres études viendront ensuite confirmer que le niveau de cholestérol dans le sang n’a pas de répercussion sur la mortalité.
1 : Source : Oslo Study Diet and Antismoking Trial. Results after 102 months, 1986 (Hjermann, Holme, Leren)
2 : Source : Effects of changes in fat, fish, and fibre intakes on death and myocardial reinfarction : Diet And Reinfarction Trial (DART), 1989 (Burr, Fehily, Gilbert, Rogers, Holliday, Sweetnam, Elwood, Deadman)
LE CHOLESTÉROL : INDISPENSABLE POUR LE FONCTIONNEMENT ET LA SURVIE DE L’ORGANISME
La première chose à savoir, c’est que le cholestérol ne vient pas uniquement de notre alimentation (cholestérol d’origine exogène), puisque notre foie et nos cellules en fabriquent tous les jours (cholestérol d’origine endogène). Et si le corps en produit environ 300 mg par jour, c’est parce qu’il est le constituant de base de nombreux éléments de notre corps. Il garantit par exemple la santé de notre cerveau, de nos membranes cellulaires et de la gaine de myéline qui sont composés de cholestérol. Il permet également la formation de synapses, la synthèse de nos hormones comme le cortisol, les oestrogènes, la testostérone ou la vitamine D (considérée comme une hormone plutôt qu’une vitamine),. En cela, il est essentiel à notre bon fonctionnement.
Au delà de son rôle de constituant des tissus de notre organisme, il joue un autre rôle essentiel : celui de protecteur. Le cholestérol, notamment celui qu’on qualifie de LDL de type B, agit comme un pansement qui protège nos artères lorsque celles-ci voient apparaître des lésions et des micro-déchirures liées à l’action corrosive de l’acidité et à la déminéralisation. Ce rôle de pansement mis en place intelligemment par le corps nous permet d’éviter au maximum le risque de décès par rupture d’un vaisseau sanguin. Ce système tampon fait partie des solutions d’urgence, tout comme l’action réparante du calcium, pour nous protéger du danger de mort le plus imminent à court terme : l’épanchement du sang dans le corps. La présence de LDL ne serait donc pas la manifestation d’un “mauvais” cholestérol, mais la réponse physiologique de notre corps à l’état de notre terrain.
Toutefois, il est certain que si nous ne résolvons pas le problème en amont, que le cholestérol soit diminué chimiquement ou pas, nos choix de vie peuvent nous mener vers des maladies cardiovasculaires.
RESPONSABLE DE L’INFARCTUS DE MYOCARDE ET DE L’ATHÉROSCLÉROSE ?
Nous aurions pensé à tort que le niveau élevé de cholestérol était à l’origine des infarctus de myocarde et de l’athérosclérose. Or, le cholestérol n’est pas concerné : dans 99 % des cas, c’est la formation de caillots de sang qui bouchent les artères. Quant à l’athérosclérose (athérome + sclérose), d’une part les plaques ne bouchent jamais l’artère complètement et d’autre part elles ne contiennent que très peu de cholestérol dans leur composition. Si ce n’est pas le cholestérol, alors qui est le responsable ? Dans notre modèle interprétatif, nous identifions l’action corrosive de l’acidité sur les artères liée au stress et une alimentation non adaptée, la déminéralisation des tissus liée aux carences et à l’acidité, mais aussi l’épaississement du sang comme mécanisme tampon pour éviter l’épanchement. Nous en revenons toujours aux mêmes causes de départ : le stress, le manque de nutriments, l’accumulation des déchets, et l’épuisement liés à notre mode de vie.
LES STATINES : UN TRAITEMENT CONTROVERSÉ
Dans les années 90, une nouvelle classe de médicaments arrive sur le marché avec de remarquables aptitudes à diminuer le cholestérol : les statines. Elles sont une des catégories de médicaments les plus prescrites dans le monde, et constituent donc un des plus gros chiffres d’affaire de l’industrie pharmaceutique. Ces dernières années, elles ont vivement alimenté le débat, relancé d’ailleurs par la diffusion sur Arte en 2016 et 2017 du documentaire intitulé « Cholestérol, le grand bluff ». Le Pr Philippe Even fait partie des médecins qui ont affirmé que les statines sont inutiles dans 98 % des cas où elles sont prescrites.
Pire encore, elles seraient toxiques pour une double raison :
- en abaissant le niveau de cholestérol, molécule inoffensive et essentielle à l’organisme comme nous l’avons vu plus haut,
- en étant toxiques en elles-mêmes : les statines inhibent par exemple les acides gras oméga-3 et favorisent le métabolisme des oméga-6. Or, un déficit en oméga-3 augmente considérablement le risque de décès d’origine cardiaque.
Parmi les effets secondaires des statines, ont été observé des douleurs musculo-ligamentaires, des troubles cognitifs, troubles du sommeil, des pensées suicidaires, des troubles de la vision, des troubles sexuels. Elles sont suspectées d’accélérer le déclin cognitif, et d’augmenter les risques de diabète, de dépression, de cancers, de polyarthrite rhumatoïde, de Parkinson.
Pour le Dr Michel de Lorgeril, il s’agit de la plus grosse arnaque scientifique de l’histoire de la médecine. Des millions de patients se sont vus prescrire des statines en l’absence totale d’effets cliniques bénéfiques démontrés sur les artères ou le cœur, tout en étant exposés aux effets toxiques du médicament.
Cet article a été rédigé par Estelle Sovanna et il est issu du magazine Régénère n°4 "Longévité en santé".