LA FILTRATION
La filtration est la technique de purification consistant à ôter de l’eau toute particule supérieure à 0,1 micron. Il existe plusieurs types de filtres. Le filtre à charbon actif est le composé le plus absorbant connu, il a la capacité de retenir sélectivement de nombreux polluants tels que les matières organiques (glucides, protéines, lipides, acides nucléiques), le chlore, les phénols (composés chimiques anormalement disséminés dans l'environnement), les hydrocarbures, les métaux et une partie seulement des pesticides. Les formes compressées de charbon actif (surtout de type gravitaire) sont plus efficaces que les formes granulées. Le charbon actif permet de purifier l'eau mais il peut être aussi dangereux si la capacité maximale d’adsorption1 a été atteinte et qu’il se produit un relargage brutal des produits polluants accumulés par saturation. Il faut donc régulièrement changer le filtre pour éviter cette intoxication. On ne peut malheureusement pas connaître la fréquence exacte de remplacement qui va dépendre du nombre de litres filtrés, de la qualité de l’eau et du débit utilisé.
Il existe aussi des filtres mécaniques, comme les filtres membranaires, de différentes tailles : les membranes enlevant tout ce qui est supérieur à 0,1 microns (la microfiltration), les membranes enlevant tout ce qui est supérieur à 0,01 micron (l’ultrafiltration), et les membranes enlevant au dessus de 0,001 micron (la nanofiltration). Parmi les filtres mécaniques, on compte aussi les filtres en céramique qui permettent de retenir les bactéries. L’inconvénient des filtres mécaniques, c’est qu’ils se colmatent rapidement, ce qui entraîne une diminution du débit d’eau.
Il existe également des appareils regroupants plusieurs systèmes de filtration, comme les filtres Wellness qui sont composés d’un étage de purification comprenant plusieurs filtres (charbon actif, poudre de roches volcaniques) et d’un étage de structuration et de minéralisation de l’eau gr'ce à des couches de poudre minérale naturelle et de roches (Tenk Seki stone, Bakuhan, Taicho, magnétite). Cet appareil a deux fonctions puisqu’il permet d’une part de retenir un grand nombre de pesticides, le chlore, les métaux lourds, les bactéries et les virus, certains hydrocarbures et ses dérivés, et d’autre part de reminéraliser l’eau.
L’OSMOSE INVERSE OU HYPERFILTRATION
L’osmose inverse est une technique de purification plus poussée qui filtre tout ce qui est supérieur à 0,0001 micron, c’est pourquoi on l’appelle aussi hyperfiltration. Elle élimine, pour les appareils dont la pression dépasse 3 bars, entre 97 et 99% des micro-organismes (100% des virus), des substances cytotoxiques, des métaux, des pesticides, des nitrates, des dioxines (polluants organiques persistants cancérigènes), des poussières radioactives, du chlore mais aussi les sels. On obtient ainsi une eau de minéralité presque similaire à celle des eaux de source les plus faiblement minéralisées avec un pH légèrement acide (compris entre 6,5 et 7). Une eau très peu minéralisée est une eau avec un pouvoir solvant, donc nettoyant plus important.
L’appareil recourt généralement à plusieurs systèmes : des pré-filtres, une membrane semi-perméable, un post-filtre d’absorption et un réservoir de rétention pressurisé. Pour comprendre l’osmose inverse, il faut d’abord comprendre le principe de l’osmose : lorsque deux liquides avec des concentrations en solutés différentes sont séparés par une membrane semi-perméable (qui ne laisse passer que les liquides et non les solutés), le liquide le moins concentré en solutés (milieu hypotonique) va traverser la membrane pour aller dans le liquide le plus concentré en solutés (milieu hypertonique) dans le but d’équilibrer les deux solutions (milieux isotoniques). Après un temps donné, le niveau de l'eau sera plus élevé d'un côté de la membrane. La différence de hauteur est appelée pression osmostique. L’osmose inverse, c’est lorsque l’on applique une contre-pression supérieure à la pression osmotique sur le récipient contenant la solution concentrée : on force alors l’eau à aller vers la solution la moins concentrée. On obtient alors d’un côté une solution concentrée contenant les molécules indésirables, et de l’autre côté une solution non concentrée contenant l’eau épurée.
Notons que le passage des molécules d’eau à travers la membrane d’osmose inverse entraîne une déstructuration de l’eau qui donne une eau à 5 mg/l. Or, en dessous de 10 mg/l et au-dessus de 45 mg/l, Louis Claude Vincent estime que l’eau n’est pas appropriée pour l’Être humain (lire article sur la bioélectronique). De plus, la trop grande pureté de l’eau osmosée en fait une eau particulièrement solvante donc nettoyante, elle peut être agressive pour l’organisme sur le long terme. Il est donc plutôt recommandé de ne faire que des cures de 15 jours à 3 semaines dans l’objectif que l’eau du corps se renouvelle.
Les gros modèles d’osmose inverse se placent généralement sous l’évier et stockent en moyenne 10 litres d’eau, et les petits modèles se placent sur l’évier. Les filtres de l’osmose inverse ont besoin d’être changés tous les 12 à 18 mois, et la membrane tous les 3 à 5 ans, autrement l’appareil devient un nid à bactéries. On peut mesurer l’eau avec un TDS (Total Dissolved Solids) généralement livré avec la machine : si la mesure dépasse les 10 mg/l, alors la membrane est défectueuse.
¹ Source : L’adsorption est le phénomène qui attrape les molécules en les retenant à la surface d’un élément, à la différence de l’absorption, qui est le phénomène qui attrape les molécules en pénétrant à l’intérieur de l’élément.
LA DISTILLATION
La distillation est une technique de purification de l’eau qui consiste à chauffer l’eau pour la vaporiser. La vapeur ainsi produite ne contient plus de résidus, de composés chimiques et des microbes initialement présents dans l’eau. La vapeur obtenue est liquéfiée pour donner de l’eau distillée qui est pure à environ 99,8%. L’eau distillée rencontre les mêmes problématiques que l’eau osmosée, c’est-à-dire qu’elles sont trop pures, donc très solvantes car elles absorbent toutes les substances qui se trouvent à sa portée. Bues sur le long terme, elles ont tendance à nous déminéraliser. En cure, elles sont intéressantes pour nettoyer le corps des dépôts.
Tout comme l’eau pure obtenue par osmose inverse, boire régulièrement de l’eau filtrée sur le long terme va déminéraliser, faire baisser la concentration en solutés du milieu extracellulaire de l’organisme. Une pression osmotique va alors s’exercer sur les cellules à cause de la différence importante de concentration en solutés entre le milieu intracellulaire et le milieu extracellulaire. Ce phénomène va produire un gonflement des cellules (milieu hypertonique) car elles vont récupérer de l’eau du milieu extracellulaire (milieu hypotonique) pour tenter d’équilibrer les deux milieux (isotonie). C’est pourquoi, de nombreuses personnes témoignent faire de la rétention d’eau ou des oedèmes en buvant régulièrement de l’eau distillée. De plus, le coût énergétique de la technique est important.
Pour finir, la distillation chauffe automatiquement l’eau. Or au-delà de 35 °C, le Pr G. Piccardi affirme que la structure de l’eau disparaît. L’arrangement des molécules d’oxygène et d’hydrogène a été perturbé et l’information se perd. Elle perd sa forme colloïdale, ce qui en fait une eau « morte ».
LA STÉRILISATION
La stérilisation est une technique de purification par désinfection de l’eau, c’est-à-dire par la destruction de tout germe microbien. Il existe deux grands procédés de stérilisation de l’eau. D’une part, on trouve les ultraviolets (UV) qui détruisent les bactéries, les virus, les moisissures, les levures et les micro-algues par rayonnement des lampes à vapeur de mercure. L’avantage des ultraviolets, c’est qu’on ne traite pas l’eau avec un additif comme le chlore. Cette technique n’est pas proposée dans les appareils à installer à la maison, elle est utilisée uniquement pour des situations spécifiques où il y a par exemple prolifération bactérienne importante. D’autre part, on trouve les ions d’argent qui ont des propriétés bactériostatiques (qui arrêtent la prolifération des bactéries). Ils sont parfois utilisés et insérés dans les filtres à charbon actif.
Cet article a été rédigé par Estelle Sovanna et il est issu du magazine Régénère n°9 "Les secrets de l'eau".
